Ashtanga Yoga

Ashtanga yoga, c’est quoi ?

L’Ashtanga Yoga de Patanjali signifie le Yoga des huit branches, Ashtanga pouvant être traduit par les « 8 étapes », les « 8 membres » ou encore les « 8 parties ». Il est très souvent confondu avec le Ashtanga Vinyasa Yoga qui lui est une forme de Yoga dynamique développée par Shrî K.Pattabhi Jois. Ce courant moderne ne repose en rien sur les principes de l’ashtānga-yoga exposés par Patañjali dans les Yoga-Sûtra.

Ici, le terme Ashtanga désigne les différentes étapes décrite par Pantajali au IIème siècle avant Jésus-Christ pouvant être appliquées dans la pratique des principales formes de Yoga.

Ces étapes, véritable processus de perfection, ne sont pas linéaires. Le cheminement et la progression se font en « spirale ». Chaque étape est approfondie dans un premier temps, puis purifier progressivement avant d’y revenir plus tard afin d’attendre la perfection et la maîtrise ultime.

Les 8 étapes de l’Ashtanga Yoga

  1. Yama, contrôle de soi et devoir moral

Cette première étape de l’Ashtanga se décompose elle-même en 5 parties :

  • La non-violence, ou Ahimsa : Par non-violence, il faut comprendre ici l’acceptation, l’amour et la tolérance. Selon Patanjali, un vrai yogi a le pouvoir d’annihiler les pulsions violentes des gens qui se trouvent autour de lui, que ces pulsions soient psychologique sou physiques. Le développement d’une certaine conscience éthique responsable fait aussi partie de l’Ahimsa, comprenant notamment le refus de manger de la viande, du poisson ou encore de la volaille, ou toute autre aliment tué de façon violente.
  • La vérité, ou Satya : Il s’agit ici de la vérité dans le sens profond. En plus de ne jamais mentir, un véritable yogi maîtrisant l’Ashtanga se veut être parfaitement honnête, ne jamais être dans le jugement, et être sincère et juste avec tout le monde et principalement avec soi-même.
  • Ne jamais voler, ou Asteya : Comprendre qu’il ne faut pas voler un objet est relativement simple ici, mais le sens profond de l’Ashtanga comprend aussi le vol mental, à savoir la jalousie, l’envie ou encore l’avarice.
  • Le contrôle et la préservation sexuelle, ou Brahmacarya : Lors de rapports sexuels, l’être humain redevient très souvent égoïste. Cela est dû à la perte d’énergie subtil et physique qui s’échappe par le premier chakra. Brahmacarya permet de préserver cela. Il peut être soit total ou alors partiel, dans ce cas le yogi se préserve uniquement pour des rapports sexuels dans le but d’avoir des enfants ou par respect de fidélité à son ou sa partenaire.
  • Le juste nécessaire, ou Aparigraha : l’envie, la possession et l’accumulation doivent être maîtrisées et combattues.

Seulement celui qui est libéré du « Moi » et du « Le mien » s’autorise à voir les choses dans leur nature profonde et véritable. – Patanjali

2. Niyama : introspection et discipline individuelle

Cette seconde étape de l’Ashtanga Yoga se décompose elle-aussi en 5 parties :

  • La propreté, ou Saucha : une conscience propre débute par un corps propre et il est donc primordial de nettoyer et purifier son corps de toutes les toxines possibles, d’éviter les maladies et de se détourner des aliments toxiques – drogue, alcool, junk food, café, chocolat, thé… -. Le Saucha oblige également à se laver deux fois par jour et à porter des vêtements propres en tissus naturels.
  • Le contentement, ou Santosha : cela signifie qu’il faut savoir apprécier ce que l’on acquiert.
  • L’austérité, ou Tapas : le contrôle mental et le contrôle des sens est grandement facilité par l’austérité, le jeûne et l’ascèse.
  • L’introspection spirituelle, ou Svadhaya : il est nécessaire d’intégrer parfaitement dans sa pratique quotidienne ce que peut nous apprendre l’analyse des textes spirituels. Une introspection profonde et juste permet de voir si nous sommes en accord avec ces préceptes ou non, et donc de s’en approcher.
  • Le dévouement au Divin, ou Ishvara pranidhana : la confiance envers le Divin doit être ultime, même si le fruit de toutes nos actions ne sont pas encore visibles ou mûrs. La dévotion doit être complète et intégrale à tout moment de notre vie quotidienne.

3. Asana : les postures de l’Ashtanga Yoga

Une fois que l’on a commencé à voir et à s’initier aux deux premières étapes de l’Ashtanga Yoga, il est possible d’apprendre ses différentes postures et donc de pratiquer les asanas. Seul un esprit sein au mental pur et à l’hygiène psychique et physique propre peut tirer profit de l’incroyable énergie des asanas. Une personne non-prête, n’ayant pas commencé les deux premières étapes, risque de voir l’énergie se retourner contre lui et ne pas savoir la gérer.

Les asanas permettent de ressentir le Divin en soi. La stabilité est donc primordial pour bénéficier au mieux de cette sensation divine et cela permet de se préparer pour le pranayama et de la méditation.

4. Pranayama : l’importance du souffle et de la respiration

La respiration contrôle nos émotions et nos énergies. Elle fait le lien entre notre psychique et notre physique. La maîtrise du souffle et de la respiration permet de purifier notre corps et notre esprit des tendances égoïstes et violentes, et nous amène vers notre Être Véritable.

5. Pratyahara : le contrôle et l’économie des sens

Contrôler ses sens et en faire l’économie est primordial dans l’Ashtanga Yoga. L’objectif est de préserver son énergie des plaisirs sensuels pour ne rester connecté qu’avec le Divin.

6. Dharana : la concentration

Toute concentration débute par la détente et la relaxation de la conscience. Cela facilite la focalisation sur un point ou une tâche précise – respiration, représentation du Divin… -, sans aucun élément parasite. La concentration ouvre la voie à la méditation.

7. Dhyana : la méditation

La méditation de l’Ashtanga est une méditation pure. L’esprit est focalisé sur une seule et unique chose, sans aucune perturbation extérieure ou intérieure. Les sens sont maîtrisés, ainsi que les émotions. Il ne s’agit pas d’une simple relaxation mais d’un état de concentration ultime sur un seul et unique point.

8. Samahi : l’éveil

Le yogi et l’objet de méditation ne font plus qu’un. Ils fusionnent intégralement et permettent à l’Esprit de devenir omniscient.